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Fait-on ce que l'on est, ou est-on ce que l'on fait ?

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Être et faire sont totalement équivalents pour qui prend un point de vue absolu sur la vie, comme l'a très bien expliqué Alan Watts dans cette lecture de 50 mn :

https://youtu.be/MYC84VWaxAk

La raison pour laquelle nous pensons cette question saugrenue en Europe, est le language lui-même : nous avons créé des noms, qui sont des objets inanimés, et des verbes, qui sont des actions mais dénués d'objets.

Cette distinction n'existe par exemple pas en Chinois, où l'on dit des phrases comme “Il y a de l'amour" à la place de “Je t'aime", et “Il y a de la tristesse” à la place de “Tu me manques”.

La question est donc : comment un objet inanimé, un nom, peut-il démarrer une action ? La réponse est tout simplement : il ne peut pas. Car il n'existe pas d'objet inanimé.

Une vague par exemple, ne s'arrête jamais, donc l'objet “vague” n'existe pas, c'est un concept artificiel cérébral et inutile, tout ce qu'il y a c'est “ça vague”, en utilisant le nom “vague” comme un verbe, “vaguer”. La vague est le bord de l'océan.

Idem il n'y a pas une pomme sur un arbre à pomme, la pomme n'est pas inanimée, elle est juste comme la vague, le bord de l'arbre à pomme. Un pommier n'est pas inanimé non plus, il est l'arbre qui “pomme”, en utilisant “pomme” comme un verbe : “pommer". La vague elle “vague”, le pommier il “pomme”, et l'humain il “humanise".

Nous sommes ce que nous faisons, nous faisons ce que nous sommes. L'un et l'autre sont indivisibles parce que nous avons trop de mots dans notre language, et que cet excès nous fait voir des fantômes, des irréalités.

Question?

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